Hier, j’ai vu le soleil se lever. C’est un sentiment incroyable, et je crois que je dois le raconter.
Il m’arrive, de temps en temps, de faire des nuits blanches. Pas par insomnie, pas parce que je suis occupée, mais simplement pour me recaler. J’ai ce qu’on appelle un décalage de phase, comme c’est souvent le cas chez les hyper idios, qui sont des oiseaux de nuit. Je ne vais pas m’étendre sur les raisons qui ont pu être analysées pour expliquer ce décalage, mais en gros, disons que mon rythme de sommeil naturel, celui de mon cerveau et de mon corps, c’est à peu près 4 heures du matin – 17h, sans contrainte. Mon réveil s’étend jusqu’à 20h environ, après quoi je suis à peu près dans mon meilleur état de fonctionnement.
On pourrait croire comme je l’ai cru longtemps, que le décalage de phase est contextuel, et peut être maîtrisé. Que si on prend l’habitude de se lever et se coucher plus tôt, on va pouvoir refaire un nouveau rythme, mais c’est faux. On peut seulement se contraindre à un compromis, et la plupart du temps, j’y arrive. Mais ça me fait sacrifier ces heures, de 22h30 à 3h du matin environ, où je suis le plus « en forme », la plus productive. Ça rend les heures de réveil plus longues et plus pénibles. Et ces heures ne se décalent pas même si je décale mon sommeil.
Alors, quand je suis trop fatiguée pour garder le contrôle sur mon réveil, le rythme auquel j’arrive à me contraindre (sommeil de 1h du matin à 14h, environ), et qui me permet de voir le jour et de n’être pas totalement décalée par rapport au reste du monde, s’effondre. Mon sommeil mange l’après midi en dépit des réveils, je me lève très tard, et le soir, je crève de saisir ces quelques heures d’éveil, alors je ne peux pas les sacrifier. J’en profite. Je profite de mon rythme bizarre et incompatible avec le reste du monde, mais qui est le seul où je puisse ne pas trop lutter, et avoir ces débuts de nuits précieux. Continue reading